Née à Monréal au milieu du XXe siècle, un jour de canicule, d’un père comptable et d’une mère ménagère, deuxième d’une famille de quatre filles.
Grandi dans les années cinquante, entre « Papa a raison » et maman à la maison, entre grand messe du dimanche et « blondes have more fun ».
À 12 ans, rêvé en secret d’être actrice pour émouvoir en gros plan, comme Michelle Rossignol dans « Le Survenant ».
Devenue adulte en cheveux longs et pattes d’éléphant, au son de « The Times they are a changin » et « Mon pays ce n’est pas un pays ».
Pris le train de la révolution dite tranquille, secoué le social, l’intime, le politique, le sexuel, filé à toute vitesse vers la trentaine.
En cours de voyage, osé devenir actrice.
Fait du théâtre « engagé », sur la condition des femmes.
Pendant dix ans, affirmé bien fort que « Nous aurons les enfants que nous voulons » et que « Maman travaille pas, a trop d’ouvrage. »
Devenue mère en 1980, année du début de la fin des utopies.
Commencé à écrire.
Senti, un matin de mai 1983, que j’avais enfin trouvé ma place dans le théâtre. Moment de vertige et de joie.
Jamais arrêté d’écrire depuis.
Donné naissance à Marie, Simon, Élisa, Béatrice, Jean, Hélène, Grâce, Madeleine et les autres.
Souvent inquiète, angoissée, parfois nostalgique des années de feu et de fougue, mais jamais blasée.
Émue comme au premier jour quand surgissent du silence les êtres qui m’habitent.